La
crise grecque est toujours là. Les responsables européens et le FMI
ont lancé un nouvel ultimatum à Alexis Tsipras. Il a trois semaines
pour présenter de nouvelles mesures d’austérité. Épuisé, le
pays est au bord de l’effondrement financier, économique et moral.
Des responsables de Syriza parlent de sortir de l’euro.
par
Martine Orange
Après
avoir repoussé l’idée pendant plus de deux ans, Syriza semble
prêt à penser l’impensable : sortir de la zone euro. Même si les
responsables gouvernementaux n’en parlent pas ouvertement, des
figures éminentes du parti de gauche en évoquent publiquement
l’hypothèse. Pour l’ancien ministre des affaires européennes de
Syriza, Nikos Xydakis, la question de la sortie de l’euro, en tout
cas, ne doit plus être considérée comme « taboue ». « Il ne
doit pas y avoir de tabou quand nous parlons du destin de la nation.
Nous sommes arrivés au point où le peuple est au bout de son
endurance. Je crois que nous avons besoin d’une discussion
politique nationale en profondeur. Et cette discussion,
naturellement, a besoin de commencer au parlement », a-t-il déclaré
mardi 31 janvier.
Depuis,
les observateurs se perdent en conjectures. Est-ce un ballon d’essai
personnel de l'ancien ministre ? Cette intervention a-t-elle pour but
de desserrer l’étau du gouvernement Syriza, au moment où celui-ci
se retrouve à nouveau dans une impasse face à ses créanciers ? Ou
l’hypothèse d’une sortie de l’euro est-elle vraiment un
scénario discuté par le gouvernement, épuisé de ne trouver aucun
soutien et aucune solution ?
La
crise grecque a disparu des écrans-radars depuis le troisième plan
de sauvetage, arraché après la capitulation de Syriza en juillet
2015. Tout a même été mis en œuvre pour soigneusement enterrer le
sujet, afin de ne pas rouvrir les divisions européennes, dans
l’espoir que le temps finirait par faire oublier la Grèce. Les
responsables européens ne veulent surtout pas remettre sur le devant
de la scène le sujet, alors que les Pays-Bas, la France puis
l’Allemagne sont appelés à voter cette année.
Cette
tentative de mise en sourdine a presque fonctionné. Mais la crise
grecque est toujours là. Plus que jamais : le troisième plan de
sauvetage, comme redouté, n’a apporté aucune solution, aucun
répit à Athènes. Et le cas grec pourrait se réinviter très
rapidement dans tout le débat européen, si les événements
continuent à ce rythme.
À
chaque déboursement de crédits supplémentaire prévus dans le
plan, les créanciers se montrent toujours plus exigeants. La
dernière réunion de l’Eurogroupe qui s’est tenue le 26 janvier
en présence de responsables du FMI, n’a pas échappé à la règle.
Alors qu’Athènes attend un déblocage des crédits européens pour
l’aider à refinancer environ 6 milliards de dettes en juillet, la
discussion a donné lieu aux mantras habituels, où il n’est
question dans la novlangue chère aux responsables que « de tenir
les engagements, de mettre en œuvre les réformes, de diminuer les
déficits, de retrouver une croissance soutenable, etc. ». Elle
s’est achevée par une nouvelle humiliation pour la Grèce.
Lire
le reste de l'article:
Comments
Post a Comment